LES SEIGNEURS ET LES AVOUÉSSeigneuries, Avouerie, Avoués (2)Comme
s'ils s'étaient donné le mot, les avoués étaient devenus généralement les
plus cruels ennemis des monastères qui les avaient établis ; aussi, pour
mettre fin aux abus et aux vexations inouïes qu'ils suscitaient aux moines, on
défendit à ceux-ci, en 1273, de créer de nouvelles avoueries, et l'on ordonna
aux avoués établis, de se contenir dans les bornes de leur investiture, sous
peine d'en être privés par voie de justice, et d'encourir les pénalités
statuées. On
peut croire que le seigneur de Fontaine reçut cet avertissement et que, se
rendant compte de sa situation, il consentit à soumettre le différend à
l'arbitrage du bailli de Hainaut plutôt qu'à la justice qui, en présence des
faits commis, n'aurait pu s'empêcher de le condamner et de le priver de son
avouerie. Quoi
qu'il en soit, il est certain que la sentence arbitrale de 1299 fut acceptée et
exécutée par les deux parties ; nous voyons, en effet, que le mardi après le
vingtième jour de Noël 1324, Bauduin, seigneur de Fontaine, et sa future,
demoiselle Aliénor d'Aspremoit, se présentèrent devant Nicolas, abbé de
Lobbes, et ses hommes de fief, et que là, Bauduin, « de sa bonne volonté,
rapporta les humiers, les fruits, les profits, les droitures et les revenus des
villes de Lierne et Wespes et tout entièrement ce qu’il tenoit en fief de l'église
de Lobbes, pour assurer le douaire, tout le cours de sa vie, de ladite Aliénor,
qu'il entendoit prendre pour femme. De
plus, comme nous l'avons vu ci-devant, Bauduin de Fontaine, en sa qualité
d'avoué de Leernes, donna son consentement, en 1447, à l'arrentement de quatre
bonniers de bois à Jean Colinet, moyennant le paiement annuel de quatre livres,
monnaie coursable, dont un tiers lui fut attribué, les deux autres tiers
revenant à l'abbaye. Cependant,
des contestations se produisirent encore, vers cette époque, entre l'abbaye et
l'avoué, et en suite d'un compromis passé entre les parties, par-devant la
cour et justice de Leernes, le différend fut soumis à l'arbitrage des échevins
de Liège. Après
avoir examiné les pièces produites et entendu les délégués de l'abbé et de
l'avoué, les échevins, par leur sentence du 17 janvier 1450, décidèrent, en
premier lieu, que, nonobstant l'opposition de Bauduin de Fontaine, les cens et
rentes dus sur certains héritages situés à Leernes et au sujet desquels il y
avait contestation, resteraient en la possession de l'abbaye. Relativement
à la « hauteur et seigneurie » de Leernes, qui était aussi en
discussion, il fut statué que lorsque des excès et forfaits étaient commis au
dit lieu, l'abbé, en sa qualité de seigneur, pouvait « les quitter et
pardonner » sans consulter l'avoué, à condition de ne rien exiger des
coupables ; mais si la grâce était accordée moyennant le paiement d'une
amende ou d'un profit quelconque, l'avoué devait avoir sa part et droytures
telles qui a luy appartyennent ». La
sentence portait aussi que l'abbé de Lobbes avait le droit d'établir sur la
hauteur et jugement de Leernes, un moulin où les surcéants du lieu devaient
aller moudre leur grain. La
question de la limite entre les seigneuries de Leernes et de Fontaine ayant
aussi été soulevée, les échevins de Liège, par la même sentence, déclarèrent
que par suite des discordances qui existaient entre les pièces produites de
part et d'antre, et entre plusieurs records rendus, tant par eux que par la cour
et justice de Leernes, ils ne pouvaient statuer en parfaite connaissance de
cause et que, pour élucider l'affaire, ils se rendraient dans ce village pour
visiter les lieux en litige, entendre les vieux habitants ainsi que les échevins,
etc. Dans
un record du 22 septembre 1514, la cour et justice de Leernes et Wespes rappela
les droits de l'abbaye de Lobbes et de l'avoué, indiqués dans les sentences
analysées ci-devant, mais cela n'empêcha pas, quelques années plus tard, le
seigneur de Fontaine de prétendre avoir le droit, en sa qualité d'avoué, de
donner à ses serviteurs et à ses amis, sans le consentement de l'abbé, des chênes
provenant du bois de Leernes et Wespes. L'affaire
fut déférée à la cour et justice de ce lieu, qui donna raison à l'avoué,
par une sentence rendue le 23 octobre 1533, en vertu de ta recharge des échevins
de Liège, mais l'abbé de Lobbes ayant appelé au conseil ordinaire du prince-évêque,
le jugement fut réformé par arrêt du 3 février 1537. Le tribunal des
Vingt-deux du pays de Liège, ayant été saisi de l'affaire, à la requête de
l'abbé de Lobbes, damp Guillaume, condamna, le 26 avril 1537, Jehan Follie, ses
adhérents et assistants, en réparation du lieu en question et à tous les dépens
c'est-à-dire à la restitution des chênes que l'avoué leur avait donnés. La charte
ou constitution donnée en 1212 par Wautier de Fontaine et confirmée en 1422,
mentionnait les droits seigneuriaux, les corvées et les rapports du seigneur
avec les bourgeois et les masuyers de Fontaine-l’Évêque. Elle était
applicable à ceux de Leernes « fors tant » qu'ils devaient au
seigneur de Fontaine un muid d'avoine par charrue et un demi-muid par
demi-charrue. Le masuyer. devait deux setiers
d'avoine, et le « lausaigier » un setier. Quant aux autres
choses revenant au dit seigneur et à l'abbé de Lobbes, elles devaient être
maintenues par le record des échevins. A une époque
plus rapprochée de nous, les droits et les charges de l'avoué de Leernes sont
renseignés comme ci-après : « De
tous les grands chênes du bois de Leernes, le sieur de Fontaine a le tiers
comme haut-voué. En
cas de contravention sur les chemins, l'avoué avait le tiers des amendes. Les
bourgeois ou bourgeoises, masuyers ou masuyères, devaient
à l'avoué, à leur mariage, un muid d'avoine contenant 12 setiers. Tout
bourgeois ou veuve de bourgeois devait à l'avoué, au
jour Saint-Andrieu, un setier d'avoine et un patard, sauf que
le laboureur devait deux setiers et deux patards. Tous ceux qui n'étaient pas
bourgeois ou bourgeoises devaient mortemains à l'avoué. En cas de
crime entraînant condamnation à mort, l'avoué était
tenu de faire exécuter le condamné à ses dépens. Lorsqu'il y
avait « paisson » sur les
bois, l'abbé et l'avoué pouvaient y mettre respectivement dix et quatre porcs. Dans le cas
où l'on aurait vendu une coupe de bois, l'avoué
pouvait, dans la huitaine, prendre le marché pour son
compte, au prix
de l'adjudication. D'autre
part, bien que résidant à proximité de Leernes, les avoués devaient nommer
un bailli pour garder leurs droits
et remplir, à l'égard de l'abbaye
et de la communauté, les
devoirs qui
leur incombaient. En même
temps que la seigneurie de Fontaine-l'Évêque, les familles de Fontaine et de
Hennin possédèrent l'avouerie de
Leernes et Wespes, ainsi que des biens mainfermes situés en
cette dernière localité, et que Bauduin de Hennin qualifia, en
1525, de
cense de sa vouerie. Bauduin
de Hennin étant mort le 29 juin 1527, la seigneurie de Fontaine et l'avouerie
de Leernes passèrent à sa fille unique, Anne de Hennin, qui épousa Jacques de
Croy, seigneur de Sempy. De
cette union naquit un fils unique, Antoine de Croy, seigneur de Fontaine et avoué
de Leernes, qui épousa sa cousine, Lambertine de Croy, fille d'Adrien de Croy,
comte de Roeulx, et mourut sans postérité, en 1573, avant son père.
Lambertine de Croy se remaria avec Gilles de Berlaymont, seigneur de Hierges. Anne
de Hennin étant décédée le 6 janvier 1535, Jacques de Croy épousa en
secondes noces, le 25 février 1538, Anne de Hornes, et, en troisièmes noces,
Yolende de Lannoy, dame de Molembaix et de Solre. Il mourut le 7 février 1587. Il
avait eu de sa troisième femme :
Le
14 janvier 1577, style de Liège, par-devant les maïeur et échevins de la cour
et justice de Leernes et Wespes, comparut Guillaume Buirette, procureur et
mambour de Jacques de Croy, chevalier, seigneur de Sempy, etc., d'une part, et
Philippe de Croy, son fils du troisième lit, d'autre part. Buirette
déclara que par affection pour son fils, Jacques avait rapporté, de sa franche
volonté, en la main du maïeur, tous les droits et actions de mainferme et
biens routiers, sy comme de cens, rentes d'argent, de bled, d'avaine et de
chapons et, ce, entièrement, peult estre réputé pour mainfermes et biens
routiers dépendant de la haulte vouerie de Leernes et Wespes et même des acquêts
faits par les feux seigneurs de Fontaine, qu'il at et peult avoir ens jugement
et territoire de Leernes et Wespes, à lui parvenus par les succession et trépas
des feux Anne de Sempy (de Hennin), jadis son épouse, et messire Anthoine de
Croy, leur fils ». Guillaume
Buirette s'étant déshérité de tous ces biens, etc., au nom et au profit de
Philippe de Croy, acceptant, celui-ci, après en avoir été dûment adhérité
par le maïeur, donna et concéda aussitôt à son père, sa vie durant,
l'usufruit des dits biens, cens et revenus, et même des acquêts, le tout
entendu « de bonne foi, sans fraude et malenghien » (sortilège,
mauvaise foi, dol, fraude, tromperie, ruse, méchant projet). A
la mort de Jacques de Croy, survenue le 7 février 1587, l'avouerie de Leernes
échut en propriété, de même que la seigneurie de Fontaine, à Marie de Hamal,
épouse en troisièmes noces de Jean d'Argenteau et cousine germaine d'Anne de
Hennin. Jean
d'Argenteau ayant donné procuration à cette fin à David d'Argenteau, son frère
naturel, bailli de Fontaine, à Pierre Martha et à Gobert Renier, receveur de
Fontaine, l'avouerie de Leernes, avec ses appartenances et dépendances, fut
relevée en son nom, le 15 février 1587, par-devant la cour féodale de
l'abbaye de Lobbes. La
succession de Jacques de Croy donna lieu. comme on le sait, à de nombreuses
contestations, et si les biens féodaux restèrent en la possession de la
famille d'Argenteau, il semble qu'il n'en fut pas de même de l'avouerie de
Leernes ni des biens mainfermes situés en cette localité. On voit, en effet,
que le 2 novembre 1601, Philippe de Croy, comte de Solre, marquis de Renty,
haut-avoué de Leernes, fils et héritier de Jacques de Croy, constitua et établit
Lambert Buslin, bourgeois de Gosselies, en qualité de bailli et receveur de la
haute-avouerie dont il s'agit, en remplacement de Jean Stainier, son beau-père,
décédé, lui donnant tout pouvoir, autorité et mandement spécial d'exercer
cet état, etc. De
plus, il résulte d'un acte passé le 5 juillet 1611, par-devant Marcq Massin,
notaire apostolique et impérial, et plusieurs hommes de fief de Hainaut, que ce
jour, Philippe de Croy commit et constitua Guillaume de Soye, pour transporter
au profit de Denis de la Jonchière, à qui il reconnut l'avoir donnée à rente
irrédimible et à toujours, la haute avouerie de Leernes et Wespes, avec
droit de bourgeoisie, mortemains, droits de mariage, amendes, droits de bois et
paisson, moyennant, par le dit de la Jonchière, d'en rendre, chaque année,
35 florins de 40 gros la livre, et d'hypothéquer la moitié de cette rente sur
bons héritages. Le même jour, Philippe de Croy donna aussi à Denis de la
Jonchière, à rente perpétuelle, toutes les rentes et héritages de mainferme
qu'il « avoit et soloit jouir » et posséder à Leernes et Wespes,
comme à lui venant de son patrimoine, moyennant de lui en rendre chaque année,
ou à ses hoirs, 365 florins-Brabant, monnaie de Liège, de rente héritière,
sans faculté de rachat, de laquelle rente néanmoins, le dit de Croy avoit
admis le rachat, moyennant la somme de 4500 florins qu'il avoit reçue de de
la Jonchière". Jean
de Croy, chevalier, baron de Montigny, seigneur de Molembaix, etc., grand-veneur
de Hainaut, fils de Philippe, ayant déclaré, le 9 août suivant, se conformer
en tous points, de sa bonne volonté, à ce que son père avait fait, et spécialement
au sujet de la haute-avouerie de Leernes et Wespes, des mainfermes et du rachat,
Guillaume de Soye se présenta, le 10 novembre 1611, devant Jean Bouillet,
bailli des fiefs de l'abbaye de Lobbes et plusieurs hommes de fief, et
transporta l'avouerie au profit de Denis de la Jonchière qui, à sa demande, en
fut adhérité et admis au relief et vesture, avec les solennités requises, et
prêta le serment de fidélité et hommage, sauf le bon droit d'un chacun. Denis
de la Jonchière ayant acquis l'avouerie de Leernes, vint habiter, comme nous
l'avons vu, la maison de ferme, dite du four à verres, située en cette localité. Comme
il avait prétendu jouir des immunités, franchises et privilèges attachés à
la noblesse, dont il tenait l'état, on lui contesta la qualité de noble et on
voulut l'obliger, entre autres, à loger des soldats. Au
cours d'une enquête faite à ce sujet, en 1625, la cour et justice de Leernes
entendît divers témoins dont l'un, Valentin Alard, déclara que de la Jonchière,
en sa qualité de haut-voué, jouissait des mêmes privilèges que ses
prédécesseurs,
mais qu'on ne savait s'il était gentilhomme et s'il avait produit ses lettres
de noblesse. Le témoin ajouta qu'avant l'arrivée de de la Jonchière à
Leernes, sa maison était tenue par des censiers et valets; que, comme ses
parents qui possédaient 121 bonniers dans la commune, il avait logé des
soldats, même depuis qu'il était haut-avoué, mais qu'ensuite, il avait
fortifié sa maison. Benoit
Glus et Jeanne Balagny déclarèrent respectivement, le premier, que le père
de de la Jonchière demeurait à Marchienne, la seconde, que de la Jonchière
avait acheté la haute-vouerie du comte de Solre et qu'elle avait connu ses ancêtres,
qui ne menaient pas l'état de gentilhomme. D'autres
témoins déclarèrent encore « qu'ils ne savoient d'où procédait la
noblesse de de la Jonchière; qu'ils avoient connu son père, qui habitoit
Marchienne, où il étoit maïeur et marchand; qu'il faisoit tenir par des
fermiers sa maison de Leernes, qui n'étoit qu'une simple cense où l'on logeoit
des soldats, lorsqu'il en venoit ; que, de plus, on ne le réputoit pas pour
gentilhomme ». Il
est de fait que son père n'est cité que sous le nom de Robert de Liège, au
nombre des maîtres-verriers à qui Philippe, roi de Castille, accorda certains
privilèges, par ses lettres du 7 avril 1559. Il en est de même dans l'acte du
17 juin 1573 relatif à la vente de la coupe du bois de la Delige, situé à Gozée,
et appartenant au prince-évêque de Liège, ainsi que dans l'acte du 6 mars
1582, de rendage du vivier de Gozée. Quant
à son grand-père, il apparaît sous le nom de François de Liège, comme maïeur
et échevin de Leernes, en 1555, dans une « passée » de bois et, en
qualité d'échevin, dans un acte du 3 février 1576, de la cour et justice de
Leernes. Un
chassereau des cens et rentes dus à l'abbaye de Lobbes, mentionne
successivement, d'ailleurs, François de Liège en 1530, ses hoirs en 1576, et
Denis de Liège, pour la maison et pourpris du four à verres, sans qu'il soit
question du nom de la Jonchière. Robert
de Liège et sa mère, veuve de François de Liège, sont aussi mentionnés dans
le dossier d'une contestation relative à des tailles et impositions établies
à Leernes en 1560, soumise au conseil privé. Si
l'on s'en rapporte à une répartie produite le 23 mai 1680, dans le procès jugé
par la cour féodale de Liège, dont il a déjà été question plusieurs fois,
le nom « de Liège » aurait - ce que l'on ne prouva pas toutefois, -
été pris par l'une des deux branches de la famille de Jonchière pour se
distinguer de celle qui habitait la France ; d'après cet écrit, Denis de la
Jonchière était noble quand il acquit l'avouerie de Leernes, et deux de ses
ascendants auraient respectivement épousé Ernestine de Colnet et Catherine Boële,
soeur de Jean Boële, chevalier de la Toison d'or. Il
y a lieu de remarquer que les indications concernant ces deux ascendants ne
concordent pas avec celles que l'on trouve consignées dans les manuscrits des
frères Le Fort et d'après lesquelles les quartiers de Wynand de la Jonchière
seraient : de
la Jonchière, Hertoghe, Marotte, Exaerde, Boussu, Berchem, de Henry et Steelant,
et ceux de sa femme : Van Driel, Della Faille, Hallinc (?), Steeker, Wensen,
Cappelle, Drenewart et Groitzghem. Eu
tout état de choses, il conste des lettres patentes de confirmation de noblesse
données à Prague, le 20 août 1607, par Rodolphe, empereur des Romains et
d'Allemagne, que Denis de Jonchière était issu de noble et ancienne maison,
ses ancêtres ayant été honorés du degré de noblesse pour les services
rendus à leur souverain en toutes sortes d'industries, et que lui-même,
Denis, avoit acquis les mêmes talents et vertus par la subtilité de son
esprit. C'est pourquoi l'empereur, en récompense de son courage, l'éleva ainsi
que sa postérité légitime, fils, filles, hoirs et héritiers, au nombre, degré,
ordre, honneur et dignité de noblesse du Saint-Empire, avec l'autorisation de
porter pour armoiries un écusson coloré d'or, qui aura une barre faite par
le milieu, rouge, avec trois voeulx dorées de même intervalle ; sur le haut
de l'écusson, un heaume ouvert barré, les barres ou traillies d'or ; et de
deux cotez dépendants des (un blanc) avec une
longue bandelette d'or et de pourpre ; sur le deseur du heaume, un bras armé,
étendu pour frapper, courbe la main de fer pliée en forme de poing tenant la
poignée de l'épée dorée. Ces
lettres portaient encore que les armoiries ci-dessus décrites, qu'en d'autres
termes on blasonne d'or, à la fasce de gueules, chargée de trois roues à
six rayons d'or, pourraient être gravées sur écussons, bannières,
guidons, pavillons, sépulcres, monuments, anneaux, bagues, édifices,
murailles, fenêtres, portes, tapis et toutes sortes de meubles. La
généalogie des de la Jonchière remonte à Jean de Liège, père de François
de Liège et grand-père de Robert de la Jonchière, dit de Liège, qui épousa
Catherine de Marotte, fille de Jean de Marotte et de Marie de Henry. De
ce mariage, naquit : Denis
de la Jonchière, qui épousa Marie de Hertoghe, dame d'Heyhoeck, fille de
Corneille de Hertoghe, échevin de Gand et d'Anne d'Exaerde. Il acheta, comme
nous l'avons vu, l'avouerie de Leernes et construisit le château de la Jonchière,
qu'il vint habiter et où il fut inhumé. Marie de Hertoghe mourut le 13 mai
1659. Ils eurent pour enfants
A.
Jean-Alexandre de la Jonchière, seigneur de Heyhoeck, fut créé chevalier le 8
avril 1652. Il épousa Catherine de Boudry, dont il eut : Daniel-Joseph
de la Jonchière, qui épousa Marie-Joseph Deltenre et mourut en 1710, laissant
pour enfants
B.
-Winand de la Jonchière, écuyer, seigneur de Van der Straten, haut-voué de
Leernes, épousa Cornélie-Bernardine Van Driel, fille de Schrevel Van Driel,
conseiller au Conseil de Flandre, et de Marie della Faille. Les Van Driel portaient
: d'or, à l'aigle bicéphale de gueules, aux ailes éployées. Winand
de la Jonchière eut deux filles
A.
Marie-Jeanne de la Jonchière épousa Jean-Charles de Hellin, vicomte d'Angest,
seigneur de Wassenhove, Backerode, Magiency, Schaeko et Laeke, fils de Charles
de Hellin, seigneur de Wassenhove, créé chevalier par lettres du 12 mars 1641,
et de Florence Roose, fille de François Roose, seigneur
de Couthove,
conseiller au Conseil de Flandre, puis au Grand Conseil de Malines. Les de
Hellin portaient d'argent à trois coquilles de sable. Le
16 mai 1662, Jean-Charles de Hellin releva, par-devant le bailli des fiefs de l'église
de Lobbes, l'avouerie de Leernes et Wespes qui lui était échue, à titre de sa
femme, par le décès de son beau-père Winand de la Jonchière. Il
eut de son mariage, quatre enfants
Devenu
veuf le 30 juillet 1663, Jean-Charles de Hellin, père, épousa en secondes
noces, Sibille Van Driel, tante de sa première femme, et, en troisièmes noces,
Marie d'Udekem, fille de Gérard d'Udekem, capitaine au service d'Espagne, et de
Jeanne-Marguerite de Nobili. |