LEERNES, SON NOM, SON ORIGINEOrigine
Nom
Variantes Étymologie
Limites
Le
village de Leernes était situé dans le pagus hainoensis, sur la rive
gauche de la Sambre, et touchait au pagus sambrensis Il
appartenait déjà à l’abbaye de Lobbes au VIIe siècle. En 866, il y avait
à Leernes (Lederna) un domaine direct de cette abbaye, avec 150 bonniers
de terre arable, 3 de prés, 100 de forêt à paisson et une brasserie qui
payait une livre. De ce domaine dépendaient 36 manses libres. Chacun
payait 17 muids d'épeautre, 30 fusées de lin. Entre tous, ils payaient 6 sous,
2 poulets, 5 oeufs (pro hoste) et un poulet pour la forêt. Il
y avait aussi 4 manses de lides. Chacun payait 15 muids d'épeautre, 30 fusées
de lin, 1 muid de houblon, 1 poulet, 5 oeufs. 17
serfs étaient attachés à la glèbe, 6 payant chacun deux deniers ; des 11
femmes, 7 payaient chacune 2 deniers. Il
y avait encore 4 petites manses serviles. Chacun payait 1muid de houblon,
1poulet, 5 oeufs. En
tout, il y avait 44 manses rapportant ensemble : en argent 33 sous, en épeautre
44 corbi et 12 muids, en lin 1200 fusées. Cette
année 886, on a recueilli..... 30 corbi d'épeautre, 300 muids d'avoine
et 2 muids de farine. Leernes
figure sous le nom de Lerna-Fontanis, dans le polyptyque ou état des
biens de l'abbaye de Lobbes, dressé en 868-869 par l'évêque Jean de Cambrai,
sur l'ordre du roi Lothaire Il. A cette époque
et avant le XIIe siècle,
Fontaine n'était qu'un hameau dépendant de Leernes, dont le nom primitif était
li Erne
aux fontaines ou
Ernel aux
fontaines, c'est-à-dire
le désert,
le petit
désert aux fontaines. Le
territoire de Lerna-Fontanis
ayant été
divisé, l'une des deux parties constitua le village de li Erne,
plus tard
Lièrne, par
suite de la réunion de l'article au substantif, et ensuite Leernes. Cette étymologie
n'est plus admise aujourd'hui. Selon plusieurs auteurs, Leernes viendrait de Lerna,
abréviation
du nom ancien Lederna.
On
rencontre, en effet, Lederne
en 1069, Lerna
et Lederna
dans des
écrits du XIe siècle,
Lederna, alias
Lederva,
Leverda, Lerna et
Lierne au
XIIe siècle. D'après
C. Van der Elst, Lederna serait devenu, par contraction, Leerna et
viendrait de Leder, Leer, qui signifie cuir, en tudesque. Cet auteur fait
remarquer que cette interprétation ne se rapporte à rien de connu, mais qu'il
a cru devoir la mentionner, parce que l'on trouve encore à Leernes, un lieu-dit
nommé Hougarde, de racine tudesque, signifiant terre haute. On
ne peut préciser la date de la séparation de Leernes et de Fontaine, mais elle
avait déjà été opérée lorsqu'en 1245, la paroisse de Saint-Christophe est
détachée de celle de Leernes.Cette séparation donna lieu, pendant plusieurs
siècles, à des contestations entre le comte de Hainaut et l'évêque de Liège
au sujet de la souveraineté sur la ville de Fontaine. Des
difficultés surgirent aussi entre le chapitre de SaintUrsmer, à Binche, et
le curé de l'église de Saint-Christophe, par rapport à la dîme, de même
qu'entre l'abbaye de Lobbes et le seigneur de Fontaine, relativement à la délimitation
des bois, etc., des seigneuries de Leernes et de Fontaine.
Des
lettres du 19 octobre 1171, de Pierre, élu de Cambrai, relatives à un procès
entre l'abbaye de Lobbes et Gui de Fontaine, au sujet d'un cours d'eau et de
limites de bois, il résulte que le jugement fut rendu en faveur de l'abbaye,
dont Gui s'obligea, avec ses descendants, à respecter les propriétés et les
droits. Il reconnut aussi que tout le territoire compris entre la fontaine et la
forêt de Castellion comme « à travers les bois communaux de Lerne,
Fontaine, Anderlobia, Forchies », était la propriété de l'abbaye de
Lobbes, de même que le territoire s'étendant du pré aux poissons jusqu'au
pont Bavon, puis jusqu'à Fontenelle, au fossé Gylard et au fossé Porcina, le
tout avec la forêt de Castellion et celle de Moringnies. Dans
la première partie de ce domaine, c'est-à-dire sur le territoire compris entre
la fontaine et la forêt de Castellion, les habitants de Leernes pouvaient
prendre le mort-bois pour leur feu et leurs bâtiments. |